ULTIMA THULE
Hommage à Jean Malaurie, Ultima Thule renvoie aux paysages de l’extrême nord arctique, un jardin des statuaires peuplé d'icebergs, sculptures à l’état brut, en constante métamorphose.
Ultima Thule cristallise le mythe de Pythéas dans un fragment d’argile. L’explorateur massaliote serait parti, au IVème siècle av. J.C., à la découverte des limites, au Nord du monde connu. Il aurait donné le nom de Thulé à une île des confins du Septentrion, « un lieu où la terre et la mer sont ensemble en suspension...où l’on ne peut ni marcher ni naviguer... » . Ultima Thule dit une géographie mouvante, un territoire aux limites sans cesse repoussées .
Les formes travaillées dans la masse de mes sculptures naissent d’un coulage par stratifications successives de barbotines de porcelaines modifiées par différents auxiliaires (fondants, agents expansifs) et d’émail. Chaque strate exprime son caractère propre lors de la cuisson réductrice à 1300 °C, provoquant craquelure, fusion, expansion, glissement. Le four devient un creuset où se déroule une micro géologie, une tectonique glacière.